Le mystérieux animal bleu ovale de la Méditerranée : découvrez le monde fascinant de la vélelle

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Les rivages de la Méditerranée offrent une grande diversité d’animaux marins, parmi lesquels se trouve un petit être intrigant et coloré : la vélelle. Cet hydrozoaire, souvent comparé à une méduse miniature, est pourtant bien différent. Plongeons ensemble à la découverte de cette créature unique dans ce vaste écosystème.

Caractéristiques physiques et biologiques

La vélelle, ou Velella velella, appartient au groupe des cnidaires, tout comme les coraux ou les anémones. Ce sont des animaux possédant des cellules urticantes appelées cnidocytes, leur permettant de capturer leurs proies. Toutefois, contrairement aux autres cnidaires, les vélelles sont en réalité des colonies flottantes composées de plusieurs organismes vivant ensemble en harmonie.

Une apparence distinctive

À première vue, on peut facilement confondre une vélelle avec une méduse échouée sur la plage. En effet, elle présente une forme ovale allongée, mesurant généralement entre 3 et 7 centimètres de longueur. Sa couleur est principalement bleue, bien que certains individus peuvent arborer des teintes violettes ou translucides.

Ce qui rend cet hydrozoaire vraiment unique, c’est sa coque externe rigide et transparente appelée sail. En forme de voile triangulaire, cette structure permet à la vélelle d’utiliser les courants du vent pour se déplacer sur l’eau. L’orientation de leur voile varie en fonction des régions, ce qui leur permet de suivre les vents locaux et de coloniser différents espaces marins.

Une organisation sociale étonnante

Lorsque l’on observe une vélelle de près, on s’aperçoit qu’elle est constituée de nombreux petits organismes appelés zoïdes. Chacun a sa propre fonction :

  • Les nectophores sont responsables de la propulsion de la colonie grâce à leurs mouvements coordonnés;
  • Les gastrozoïdes ont pour mission de digérer les proies capturées pour nourrir la vélelle entière;
  • Les gonozoïdes assurent la reproduction en produisant des gamètes mâles ou femelles;
  • Enfin, les cnidogastres abritent les redoutables cellules urticantes, indispensables pour la survie de la colonie.

Tous ces zoïdes sont étroitement liés les uns aux autres, reliant leur système vasculaire dans un réseau complexe. L’ensemble agit comme une superorganisme capable de vivre et d’évoluer comme un seul individu.

Répartition et habitat

Si la vélelle est avant tout associée à la mer Méditerranée, il ne faut pas oublier qu’elle peuple également les océans Atlantique et Pacifique. On la retrouve ainsi sur les côtes de l’Afrique du Nord, de l’Europe du Sud, de l’Amérique du Nord et même de l’Australie.

Contrairement aux autres cnidaires qui se fixent généralement au fond des océans, les vélelles évoluent en pleine eau grâce à leur voile flottante. Leur habitat est ainsi majoritairement restreint à la surface de l’eau, jusqu’à une profondeur d’environ 1 mètre.

Une adaptation environnementale

Afin de survivre dans differentes conditions environnementales, certaines caractéristiques biologiques des vélelles trouvent leur importance :

  • Leurs couleurs vives permettent de réfléchir la lumière solaire et donc de protéger la colonie des rayons UV;
  • La présence massive de zoïdes gastrozoïdes facilite l’évacuation rapide des déchets produits par la digestion.

Alimentation et prédation

Les vélelles se nourrissent principalement de petits organismes marins appelés planctons. Leur stratégie de chasse repose sur leurs cnidocytes qui paralysent les proies avant de les amener vers les gastrozoïdes pour être digérées.

Si elles sont redoutables pour leurs proies, les vélelles ne sont pas à l’abri des prédateurs :

  1. Les tortues marines, notamment les caouannes et les carettes, semblent tout particulièrement friandes de cet hydrozoaire;
  2. Les méduses, surtout la méduse « by-the-wind sailor », peuvent également en consommer en grande quantité;
  3. Certaines espèces de crustacés, tels que les crabes ou les bernard-l’hermite, n’hésitent pas à se nourrir des vélelles échouées sur les rivages.

Un phénomène spectaculaire : l’échouage massif de vélelles

Il arrive parfois que, suite à des conditions météorologiques particulières, de grandes quantités de vélelles viennent s’échouer sur les plages. Ce phénomène fascinant est malheureusement souvent signe de mort pour ces animaux dont le corps finit alors rapidement par être recyclé par les autres organismes présents dans l’écosystème littoral.

L’impact humain sur la population de vélelles

Nous ne connaissons pas encore précisément l’étendue de l’influence humaine sur les populations de vélelles. Toutefois, il est possible de supposer qu’un certain nombre de facteurs, comme la pollution marine, le changement climatique ou les activités de pêche, puissent avoir une incidence tant directe qu’indirecte sur cette espèce.

En conclusion, la vélelle est un animal incroyable du monde marin qui suscite encore aujourd’hui bien des questions et des mystères. En apprenant davantage sur ce superorganisme si singulier, nous pourrions trouver de nouvelles façons d’apprécier et de protéger la biodiversité des océans.