Les moineaux, ces petits oiseaux familiers que l’on retrouve souvent dans nos jardins ou sur les trottoirs des villes, ne cessent de nous intriguer. Longtemps considérés comme une seule espèce, les scientifiques débattent aujourd’hui de la possibilité que ces passereaux appartiennent en réalité à deux catégories distinctes : le moineau domestique et le moineau friquet. Dans cet article, nous vous proposons de plonger au cœur de cette interrogation ornithologique afin d’en savoir plus sur ces membres emblématiques de la famille des Passeridae.
Distinguer la morphologie du moineau des villes et des champs
Pour commencer notre exploration, il est essentiel d’apprendre à différencier physiquement ces deux types de moineaux. Si à première vue ils peuvent sembler identiques, quelques éléments permettent de les distinguer :
- Le plumage : Le moineau domestique présente généralement un plumage marron avec des taches grises et blanches, tandis que le moineau friquet arbore plutôt des nuances de marron clair et beige, accompagnées de reflets verdâtres et jaunes.
- La taille : Bien que légère, une différence de taille existe entre ces deux espèces. Le moineau domestique mesure en moyenne 14 à 16 cm, tandis que le moineau friquet est légèrement plus petit, avec une longueur comprise entre 12 et 14 cm.
- Les marques sur la tête : Le moineau domestique mâle possède des plumes noires au niveau de la gorge, formant une sorte de bavette, qui fait défaut chez le moineau friquet. Les femelles de ces deux espèces sont quant à elles plus difficiles à différencier, car elles ne possèdent pas cette particularité.
S’adapter aux environnements urbain et rural
Même si leur morphologie diffère légèrement, les moineaux des villes et des champs présentent également des comportements et des modes de vie distincts, directement influencés par leur habitat respectif.
Le moineau domestique, citadin avant tout
Comme son nom l’indique, le moineau domestique (Passer domesticus) se rencontre principalement en milieu urbain, où il a trouvé un refuge dans les constructions humaines. Cet oiseau opportuniste profite notamment de la nourriture disponible dans les rues, comme les miettes de pain ou les reste de poubelles. Il s’est donc parfaitement adapté à notre mode de vie, n’hésitant pas à établir ses nids dans les interstices de nos bâtiments ou sous les corniches. Cette proximité avec l’être humain explique sans doute pourquoi nous le considérons souvent comme l’emblème du « moineau » en général.
Le moineau friquet, un habitant des campagnes
De son côté, le moineau friquet (Passer montanus) fréquente plutôt les milieux ruraux et les zones péri-urbaines. Moins à l’aise dans les grandes villes, il apprécie les champs cultivés, les haies et les arbres qui composent notre paysage agricole. Ce passereau est également plus discret que son cousin urbain, préférant évoluer en petits groupes familiaux plutôt qu’en larges colonies bruyantes. Son régime alimentaire se compose majoritairement d’insectes, de graines et de baies, prouvant ainsi qu’il est davantage connecté à la nature sauvage.
Interactions entre moineaux domestiques et moineaux friquets
Le fait que ces deux espèces de moineaux cohabitent parfois sur un même territoire peut engendrer des situations complexes et posent des questions quant à leurs degrés de parenté.
Compétition pour les ressources
Bien que leur habitat naturel soit différent, il n’est pas rare que les moineaux domestiques et les moineaux friquets se rencontrent ponctuellement dans certains environnements, notamment lorsque l’espace rural empiète sur la ville. Dans ce type de contexte, une compétition pour les ressources alimentaires et les sites de nidification peut s’instaurer entre les deux espèces. Parfois, le moineau domestique chassera le moineau friquet de son territoire, démontrant ainsi sa domination sur celui -ci.
Hybridation entre les deux espèces
Alors que la question de savoir si ces passereaux doivent être classés dans une ou deux espèces distinctes demeure en suspens, il semble important de souligner que certains cas d’hybridation ont été observés par les scientifiques. En effet, des individus présentant des caractères intermédiaires, issus du croisement d’un moineau domestique et d’un moineau friquet, ont pu être répertoriés. Cela suggère que le fossé génétique entre ces deux catégories n’est peut-être pas aussi profond qu’on pourrait le penser.
Bilan sur la distinction entre moineaux des villes et des champs : un débat encore ouvert
Même si la littérature ornithologique tend à distinguer le moineau domestique (Passer domesticus) et le moineau friquet (Passer montanus) comme deux espèces différentes au sein de la famille des Passeridae, force est de constater que la question demeure controverse au sein de la communauté scientifique. Leurs similarités comportementales, morphologiques et génétiques pourraient indiquer qu’il est parfois difficile de trancher entre ces deux possibilités. Néanmoins, l’étude de leur morphologie, de leurs modes de vie et de leurs interactions nous permet d’en apprendre davantage sur la biologie et l’évolution de ces petits oiseaux avec lesquels nous partageons notre quotidien.