Certaines se rencontrent un peu partout jusque dans les milieux urbains, d’autres fréquentent des lieux plus circonscrits comme les forêts de conifères. Les mésanges font partie de ces oiseaux partiellement connus de tous, mais pas forcément reconnus pour ce qui est de l’espèce : huppe, calotte, collier noir… comment les reconnaître ?
Les mésanges en France
Les mésanges sont de petits passereaux de la famille des Paridés. Mesurant une dizaine de centimètres, elles ont un bec court et pointu et un corps assez arrondi. Elles apparaissent actives, souvent en bandes, allant de branche en branche à la recherche d’insectes, de graines, de fruits ou de fleurs. En France, on compte 6 espèces de mésanges présentes toute l’année : la Mésange bleue, la Mésange boréale, la Mésange charbonnière, la Mésange huppée, la Mésange noire et la Mésange nonnette. Toujours en mouvement, il s’agit d’avoir les bons réflexes pour savoir les identifier. Certaines ont pour point commun de porter une calotte noire qui peut en effet mettre dans l’incertitude l’observateur non averti. L’autre élément de confusion potentielle réside dans le fait que les noms des mésanges renvoient à des notions semblables : laquelle est la Mésange noire et laquelle la Mésange à tête noire ? Pour mieux mémoriser, il peut être utile de se pencher sur le nom scientifique.
Une couleur est portée par l’ensemble de nos mésanges sur leurs joues : le blanc.
Couleurs et huppes
Trois mésanges peuvent être classées ensemble pour leur côté coloré ou leur « style » qui les rendent peu sujettes aux erreurs d’identification.
La Mésange bleue, Parus caeruleus
La Mésange bleue habite les boisements de feuillus ou mixtes, notamment en milieux urbains. C’est la plus colorée de toutes les mésanges, car elle arbore du vert et bleu sur le dos et les ailes, du jaune sur le ventre, et du bleu sur la tête. Elle a une fine bande blanche sur l’aile. Contrairement à la plupart des autres mésanges, chez la Mésange bleue, le blanc de la joue monte au-delà de l’œil, ce qui donne un aspect plus petit à sa calotte. Ce blanc est barré par un trait sourcilier bleu sombre, qui peut paraître noir. Les plumes bleues de la tête sont légèrement érectiles et peuvent donc surélever la calotte. Elle porte un discret trait sombre vertical sur le ventre, mais il ne commence pas au niveau du col, contrairement à la Mésange charbonnière. Son nom scientifique vient de l’adjectif latin caeruleus, bleu ciel, qui renvoie justement à la couleur de sa calotte.
Les caractéristiques de face : jaune + calotte bleue.
Les caractéristiques de dos : calotte bleue + collier bleu surligné de blanc.
La Mésange charbonnière, Parus major
La Mésange charbonnière vit partout où il y a des arbres dont les essences sont au moins en partie des feuillus. Elle se rencontre en ville et fréquente volontiers les mangeoires. Le mâle est particulièrement sonore, été comme hiver, et ses différents chants sont familiers de tous.
La Mésange charbonnière a un ventre jaune très voyant. Sous cet angle, on ne peut la confondre qu’avec la Mésange bleue, mais elle porte une cravate noire, bande ventrale verticale, qui la caractérise. Cette cravate est large chez le mâle, et fine et plus courte chez la femelle. Elle a une bande alaire blanche comme la Mésange bleue. C’est la plus grande de nos mésanges et son port davantage allongé permet aussi de la différencier de la Mésange bleue. Elle a une calotte noire et un collier noir qui remonte vers la calotte au niveau du dos pour laisser apparaître une tache jaune clair. Vue de derrière, on peut la reconnaître par la couleur verte de son dos et par cette tache. Bien que son nom évoque la couleur du charbon, elle n’en reste pas moins très colorée. Son nom scientifique fait référence à sa grande taille par comparaison aux autres mésanges.
Les caractéristiques de face : jaune + cravate noire.
Les caractéristiques de dos : calotte noire + dos vert avec une tache jaunâtre sur la nuque.
La Mésange huppée, Parus cristatus
La Mésange huppée vit dans les conifères, parfois en ville lorsque cette catégorie d’arbres est présente. Elle porte bien son nom, car c’est par sa huppe qu’elle se reconnaît, cône pointu blanc moucheté de noir, plus ou moins dressé sur la tête. Contrairement aux deux espèces précédemment décrites, son plumage est dans des tons assez unis. Elle est brune dessus, blanc-beige dessous, porte une bavette et un collier noirs. De la base de son œil, part une sorte de virgule noire qui orne sa joue blanche. Elle émet des trilles suivis de « sississi » légers et aigus qui sont bien discernables par rapport aux autres mésanges. Son nom scientifique cristatus signifie « qui a une crête » en latin.
Les caractéristiques de face : huppe.
Les caractéristiques de dos : huppe + col blanc relevé de part et d’autre de noir.
La Mésange azurée, qui vit en Russie, est très semblable à la Mésange bleue mais elle est entièrement bleue et blanche. Sa calotte et son ventre sont totalement blancs, sont dos et ses ailes bleus et blancs. Elle peut occasionnellement être vue dans l’extrême Nord-Est de la France, mais n’y niche pas.
Variations sur le noir
Les trois autres mésanges habitant notre territoire ont un plumage à dominante grise, avec une calotte noire.
La Mésange noire, Parus ater
Même si elle peut parfois se rencontrer dans des forêts mixtes, la Mésange noire est surtout une adepte des conifères. La Mésange noire est plus colorée que ses consœurs nonette et boréale car son dos est gris bleuté et son dessous clair légèrement chamois. Elle porte deux fines bandes alaires blanches qui rappellent la charbonnière ou la Mésange bleue, qui, elles, n’en ont qu’une. Sa bande supérieure peut faire penser à un collier de perles dépassant comme la chaîne d’une montre à gousset. Au premier abord, elle peut faire penser à la Mésange charbonnière. Elle est cependant plus petite avec un cou trapu et apparaît surtout beaucoup plus terne, ou en quelque sorte salie. Dans la lignée de son nom commun, son nom scientifique ater veut d’ailleurs dire noir, sans éclat. Elle ne porte pas de cravate ni de collier noir. Elle a une large bavette noire, beaucoup plus étendue que chez la nonnette ou la boréale. Elle est capable de dresser partiellement les plumes de sa calotte. Vue de dos, elle ne peut être confondue avec les autres mésanges, car elle a une tache verticale blanche qui orne l’arrière de sa tête.
Les caractéristiques de face : bavette noire très étendue.
Les caractéristiques de dos : calotte noire barrée d’une bande blanche verticale.
La Mésange nonnette, Parus palustris
La Mésange nonnette habite les forêts de feuillus qui sont souvent humides, comme le laisse entendre l’étymologie de son nom latin (« qui vit dans les marais »). Elle côtoie les mangeoires, contrairement à la Mésange boréale qui lui ressemble beaucoup. Elle se distingue de cette dernière par une bavette et une tête plus fines. Pour se rappeler laquelle des deux mésanges est la plus petite des deux, on peut se servir du nom commun de la nonnette qui comprend le suffixe -ette pour « petite ». Son nom complet évoque une nonne, portant une calotte noire en guise de voile. Son dos est gris-brunâtre et son ventre beige clair. Sa calotte est d’un noir lustré. Son cri et son chant, toniques, sont un bon moyen de la distinguer de la Mésange boréale.
Les caractéristiques de face : nuque et tête fines + bavette noire petite.
Les caractéristiques de dos : calotte noir brillant qui descend jusqu’aux plumes grises du dos.
La Mésange boréale, Parus montanus
La Mésange boréale est la seule espèce qui a une présence plus restreinte dans le pays. Se trouvant dans sa limite occidentale de répartition, elle ne s’observe que dans l’Est de la France. Elle est parfois appelée Mésange à tête noire, ce qui peut créer une confusion avec la Mésange noire. On la nomme également Mésange alpestre, en écho au caractère montagnard de son nom scientifique. On la trouve en moyenne altitude ou dans les zones humides, près de rivières, dans des bois mixtes, notamment de bouleaux et de saules. La Mésange boréale est gris-brunâtre, plus foncée sur le dessus et plus claire sur le ventre. Son plastron est beige. Au milieu des ailes, elle a une plage plus pâle que le reste de son dos, ce qui peut la différencier de la Mésange nonnette. Elle porte une bavette noire assez large, dont les bords sont souvent peu nets. Par rapport à la nonnette, elle est plus massive au niveau de la nuque, ce qui donne l’impression qu’elle a la tête enfoncée dans les épaules. Sa calotte est d’un noir terne.
Les caractéristiques de face : forte nuque + bavette noire assez large.
Les caractéristiques de dos : calotte noir mat qui descend jusqu’aux plumes grises du dos.
Trois autres mésanges à part
La Mésange à longue-queue, la Panure à moustaches (autrefois appelée Mésange à moustaches) et la Rémiz penduline (autrefois appelée Mésange rémiz) ne sont pas des mésanges à proprement parler. La première, Aegithalos caudatus, appartient à la famille des Aegithalidés, la deuxième, Panurus biarmicus, à celle des Timalidés, et la dernière, Remiz pendulinus, aux Rémizidés. Elles sont les seules représentantes de leur famille respective en France et sont aisément reconnaissables.
La Mésange à longue-queue est ronde et claire, avec une queue très allongée, et s’observe toujours en groupe. Chaque individu émet des trilles réguliers pour rester en contact avec ses congénères, et c’est souvent par le son qu’on les repère en premier.
La Panure à moustaches, beaucoup plus rare, est brune avec une queue également allongée. C’est le mâle, avec sa tête grise et ses épaisses moustaches noires, qui est particulièrement remarquable.
La Rémiz penduline, enfin, peut faire penser à une Pie-grièche écorcheur du fait de sa calotte grise à bandeau noir. Son bec est cependant beaucoup plus fin, son corps plus rond, et sa façon de grimper dans les feuillages en se suspendant sur les rameaux la démarque clairement de la Pie-grièche. La Rémiz penduline construit un nid à forme cylindrique qui est hors du commun.
Références
DE CLERCQ Danielle, DELSATE Philippe, Étymons grecs et latins du vocabulaire scientifique français, Centre de Documentation pour l’Enseignement Secondaire et Supérieur, LLN, Belgique, 2000.
ELPHICK Jonathan, WOODWARD John, Oiseaux, Larousse, 2005.
Site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel proposé par le Muséum National d’Histoire Naturelle : http://inpn.mnhn.fr.
MULLARNEY Killian, SVENSSON Lars, ZETTERSTRÖM Dan, GRANT Peter J., Le guide ornitho, Delachaux et niestlé, 2007.
Site Oiseaux.net : http://www.oiseaux.net.