Quel est ce porte-queue jaune ?

Parmi les papillons diurnes que l’on remarque tout particulièrement, il y a ceux de couleur jaune dont les ailes postérieures possèdent un fin prolongement que l’on appelle queue.
Il existe en France plusieurs espèces de « porte-queue » jaunes. Qui sont-ils et comment les reconnaître ?

Porte-queue

Dans le vaste ordre des lépidoptères ou papillons, la famille des Papilionidés est celle dont on parvient le plus facilement à faire le tour. En France, il existe seulement neuf espèces de cette famille qui se caractérise par des imagos (papillon au dernier stade de développement) de grande taille et aux brillantes couleurs. Quatre d’entre eux sont des porte-queue jaunes : le Machaon (aussi nommé Grand porte-queue), le Porte-queue Corse, l’Alexanor et le Flambé.

Les cinq autres lépidoptères de la famille des Papilionidés que l’on trouve en France ne sont pas des porte-queue. Il s’agit de la Diane et de la Proserpine, et de trois papillons du groupe des Apollons : l’Apollon, le Petit Apollon et le Semi-Apollon.

En anglais, la famille des Papilionidae ainsi que le Machaon sont nommés Swallowtail, de « swallow » l’hirondelle et « tail » la queue, en référence à l’Hirondelle rustique qui porte, un peu à la manière de ces papillons, deux longs filets au bout de sa queue.

Chacun des quatre porte-queue partage des traits communs qui peuvent entraîner des confusions : outre leurs queues et leur couleur jaune, tous trois possèdent sur leurs ailes postérieures une bande submarginale noire ornée de bleu, ainsi qu’une ocelle rouge. Les sexes sont semblables, avec des femelles de plus grande taille. Ils font chacun environ 70 millimètres d’envergure. Le Machaon et le Flambé se rencontrent partout en France et à toutes les altitudes. L’Alexanor, lui, n’est présent que dans le sud-est du pays et se retrouve rarement au-dessus de 1300 mètres. C’est celui qui possède des points de ressemblance avec les deux autres porte-queue, et qu’il est nécessaire de regarder avec plus d’attention pour le différencier.

Le Machaon, Papilio machaon

Le bord des ailes antérieures porte des tâches noires d’aspect plutôt rectangulaire, non en rayures.
L’aire submarginale des ailes antérieures est comme « dentelée » de noir.
L’aire basale de l’aile, près du thorax, est noire.
Nervures noires bien marquées.
Effet « clavier »

Machaon

Le Flambé, Iphiclides podalirius

Son jaune est plus pâle que celui des autres.
Le bord des ailes antérieures est décoré de bandes noires bien marquées s’affinant en pointes.
La frange et l’aire submarginale des ailes supérieures sont bordées de noir sans tâches jaunes.
Effet « tigré »

Flambé

L’Alexanor, Papilio alexanor

La frange des ailes est noire et l’aire submarginale est jaune nervurée, et non dentelée de noir et jaune comme le Machaon.
Ses ailes portent des rayures moins allongées que celles du Flambé et moins affinées au bout. Il n’a pas les nervures noires du Machaon.

Alexanor



Le Porte-queue Corse, quant à lui, Papilio hospiton, est endémique à la Corse et à la Sardaigne. Il ressemble au Machaon mais ses motifs possèdent d’avantage de noir.

Dans la mythologie grecque, Machaon est le fils d’Asclépios, Dieu de la médecine, et a pour fils Alexanor. Il fut médecin des grecs pendant la guerre de Troie.

Références

DE CLERCQ Danielle, Étymons grecs et latins du vocabulaire scientifique français, Centre de Documentation pour l’Enseignement Secondaire et Supérieur belge.
GRIMAL Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Presse Universitaire de France, 1999.
HIGGINS Lionel, HARGREAVES Brian, LHONORÉ Jacques, Guide complet des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord, Delachaux et niestlé, 1991.
Site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel proposé par le Muséum National d’Histoire Naturelle : http://inpn.mnhn.fr
NOÉ CONSERVATION, MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE, Flambé et Machaon, comment les différencier ?, Fiche du Protocole Papillons Gestionnaires, http://www.noeconservation.org
TOLMAN Tom, LEWINGTON Richard, Guide des papillons d’Europe et d’Afrique du Nord, Delachaux et niestlé, 2009.
 

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